Funérailles républicaine : la mort en perspective

Le parti socialiste ferait-il un hommage involontaire aux religions ? La proposition de loi, présentée par Bruno Le Roux, en vue d’instituer des « funérailles républicaines » pour les défunts sans religion contient ce passage dans son exposé des motifs :
« Les citoyens qui ne se réclament d’aucune religion se trouvent démunis et attendent de notre République qu’elle leur offre des perspectives pour accompagner leurs morts. »
Ainsi, le PS reconnait que les personnes sans religion sont démunies face à la mort. Sans le dire, les députés signataires du projet Le Roux, reconnaissent donc que les croyants peuvent faire face à la mort à l’aide des funérailles confessionnelles.
La proposition veut répondre à ce vide par des « perspectives pour accompagner leurs morts ». Quelles sont-elles ? Pour le PS c’est un rite solennel, des funérailles républicaines sans Dieu. « Républicaines », comme si la République était une religion athée… Ce qui est déjà une entorse à la laïcité.
Mais Bruno Le Roux croirait-il que la force des religions face à la mort est la seule « perspective pour accompagner les morts » ? Si c’est le cas, il se trompe de perspective. Les religions accompagnent les morts, c’est vrai. Mais pas seulement entre le lieu de culte et le cimetière. La perspective que la foi nous donne est celle de la vie éternelle, elle est l’espérance d’être sauvé de la mort. C’est cette seule perspective qui accompagne les défunts et leurs familles. Les religions nous conduisent à la transcendance, seule dimension qui puisse rendre acceptable le scandale de la mort.
Quelle perspective la République peut donner aux familles de défunts athées, hormis celle du néant ?
Certes, l’initiative est louable car il est juste que les familles puissent rendre un dernier hommage à une personne sans religion. Et il est juste que ces funérailles soient gratuites. Mais cette proposition nous délivre un message bien involontaire : l’échec d’une « religion » laïque incapable d’apporter une réponse à l’homme devant la mort. Et ces rites « républicains » sans espérance ne feront que le confirmer.
Charles Vaugirard
Une réponse à “Funérailles républicaine : la mort en perspective”
[…] dimanche chômé. Et si la mort approche ? Ils lui rétorqueront de républicaines funérailles, comme l’ont souhaité récemment des députés socialistes. Une petite tape voltairienne sur l’épaule de la veuve. La coquille vide d’une commisération […]