Edito : Que rien ne te trouble, même pas Twitter

La paresse intellectuelle, c’est la gangrène de la disputatio. Celle qui nous conduit à caricaturer l’adversaire afin qu’il colle au mieux aux besoins de nos combats, ou à nos peurs. Questionnements éthiques ou réflexions politiques, les étiquettes valsent toujours. Les papes sont, en la matière, d’intarissables occasions de raccourcis. Souviens-toi Jean-Paul II et la contraception, Benoit XVI et l’Islam… Constate François et les interprétations hâtives de ses multiples contre-pieds. Les détracteurs se suivent et ne se ressemblent pas.
La mauvaise foi ne devrait jamais sortir de la sphère privée. Tant que les débats d’égo prendront le pas sur les débats d’idées, Facebook et Twitter resteront le champ de bataille d’infertiles combats. Or, nous ne pouvons pas nous contenter de piques enrubannée de belles formules, ou affûtées en 140 caractères. Oui aux empêcheurs de tourner en rond, oui à la critique. Mais nous revendiquons un droit à la confrontation intelligente ! Les Cahiers libres existent parce que nous croyons qu’internet peut être le terreau d’échanges fructueux, pour peu que l’on prenne le temps de développer ses idées, en vérité. Peu importe de mettre tout le monde d’accord. Même au sein de l’Eglise : nous avons déjà souligné dans nos pages que l’unité est un miracle qui va bien au-delà de nos différences.
Keep cool et tweete au calme, donc. Et si la tentation de la réponse assassine se fait trop grande, sors. Prends de la hauteur. Rappelle-toi les vers de sainte Thérèse d’Avila, que nous fêtons aujourd’hui : « que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie », pas même le tourbillon du web. Lui passe, Dieu ne change pas.
Nada te turbe,
nada te espante,
todo se pasa,
Dios no se muda
La paciencia todo lo alcanza
quien a Dios tiene nada le falta
solo Dios basta.
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Que rien ne te trouble,
Que rien ne t’effraie;
Tout passe
Dieu ne change pas,
La patience obtient tout;
Celui qui a Dieu ne manque de rien.
Dieu seul suffit.
Joseph Gynt
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