L’ultime éclat de la nature

photo de Bruno Monginoux
La nature est parée de rouges, de jaunes et d’oranges. Les platanes de nos rues et les érables de nos parcs flamboient. Couleurs de feu. Le feu de l’automne qui voit de nouveau la famille réunie autour de la cheminée1pour griller des châtaignes !, le feu de la vie qui se consume et de l’hiver qui approche.
Après le jaillissement de couleurs du printemps et l’endurante chaleur de l’été, vient l’automne – l’ultime ravissement de la nature avant les neiges muettes de l’hiver.
C’est peut-être maintenant, avant son offrande silencieuse au froid hivernal, que la nature est la plus belle. Le printemps avait l’insouciance, l’automne a la patience. Son éclat est teinté de mélancolie, de la mémoire d’un fleurissement passé et de l’attente d’une mort prochaine. Il garde en lui les mois écoulés. Sous la rousseur des feuilles toute une année est ramassée. Au temps de l’automne passé, présent et futur se tissent et forment l’unité d’une vie. L’automne est un vieillard paisible et riant, un vieillard dont les rides enveloppent les années écoulées et dont la courbure protège la vie à venir.
La nature est belle en son crépuscule, paisible en son agonie. L’automne nous apprend à mourir. Il est l’éclat réconfortant qui précède le silence de l’hiver.
La nature est parée, la nature est prête. Vienne l’hiver.
Puisse-t-il en être ainsi de nous à l’heure de notre mort, lorsque la poussière que nous sommes retournera au Donateur de Vie. Que nous soyons de fidèles défunts.
Benoît
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Notes :
1. | ↑ | pour griller des châtaignes ! |
Une réponse à “L’ultime éclat de la nature”
Magnifique texte Benoît ! Une bien belle poésie en prose !