Transhumanisme #2 : vers une humanité augmentée

Le transhumanisme mise sur la convergence de quatre grandes sciences qui, combinées entre elles, devraient permettre de transformer l’homme. C’est ce que l’on appelle la grande convergence NBIC.
Le N vaut pour les nanotechnologies : ces petits robots de la taille d’une molécule, capables de diagnostiquer une maladie, de guérir un cancer, bref, de nous réparer de l’intérieur.
Le B pour biotechnologies, c’est à dire les sciences du vivant. Aujourd’hui nous sommes capables de fabriquer un ADN artificiel. Nous modifierons à souhait notre génome que déjà nous pouvons séquencer en intégralité. Comme dans le film Welcome to Gattaca, toutes les dispositions génétiques d’une personne seront connues dès la naissance, si ce n’est avant.
Le I comme intelligence artificielle. C’est évidemment le grand domaine de la recherche de l’intelligence numérique. On travaille à donner un code moral aux robots, à apprendre aux ordinateurs à apprendre par eux-mêmes (deep learning). Déjà des robots donnent des diagnostiques médicaux plus fiables que des médecins humains. Cela fait quelques années que l’ordinateur bat l’homme aux échecs, mais aux alentours de 2050, l’intelligence artificielle devrait dépasser l’intelligence humaine plus fondamentalement. Nous serions laissés sur le carreau par une intelligence plus rapide, dotée de plus de mémoire et largement plus puissante.
Le C pour les sciences cognitives (c’est à dire les sciences du cerveau). Avez-vous vu que c’est un jeune handicapé qui a donné le coup d’envoi de la dernière coupe du monde de football au Brésil en dirigeant par la pensée son exo-squelette (structure métallique le long du corps faisant office de squelette mécanique) ?
Ce qu’il reste de l’homme
L’idée est donc simple : la convergence de ces technologies appliquée à l’homme lui permettra, non seulement d’être guéri (ou “réparé”) plus facilement. Mais surtout, on assistera à une humanité “augmentée” : sans défaut génétique, ni corporel mais avec une intelligence remaniée. Alors, l’homme aura fusionné avec l’ordinateur pour devenir un cyborg et son espérance de vie aura explosée. “L’homme qui vivra mille ans est déjà né” selon le slogan du docteur Laurent Alexandre (fondateur du site doctissimo et proche de la mouvance transhumaniste).
Évidemment, la question qui nous est posée par ces évolutions, est celle de savoir ce qu’est un homme. Au fond, un homme avec 10% de mécanique à la place de son corps organique est-il encore un homme ? Nous dirons facilement qu’un homme avec un cœur artificiel n’est pas moins homme que son frère dont le cœur est encore naturel. Certes, mais lorsqu’il aura des jambes en carbone changeables tous les jours selon les besoins (comme Aimee Mullins égérie de l’Oréal), des organes artificiels (entreprise Carmat), des mains électroniques (comme le professeur Warwick), des implants cochléaires qui lui donneront une audition supérieure à la nôtre, des rétines artificielles capables de zoomer et des puces dans son cerveau pour augmenter sa mémoire : serons-nous encore devant un vrai homme ? Cette humanité 2.0 (Cf. Le livre de Ray Kurzweil, directeur de l’innovation technologique chez Google) sera-t-elle encore humaine au sens où nous l’entendons aujourd’hui ? Nous le voyons, toutes ces évolutions tendent à gommer toute forme de faiblesse corporelle en même temps qu’elles laissent de côté la vie intérieure de l’homme. Mais est-ce là nous rendre plus humains ?
Peter & Nate
Une réponse à “Transhumanisme #2 : vers une humanité augmentée”
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