Aimer ses ennemis ?

La bible parle souvent des ennemis. Ce sont ceux qui vont s’opposer plus ou moins directement au peuple d’Israël et donc au projet de Dieu. Tout au long de son histoire, l’Eglise aussi a collectionné des ennemis, des empereurs romains persécuteurs à Staline en passant par la Terreur en France ou les colonnes infernales en Vendée, pour n’en citer que quelques uns emblématiques.
Aujourd’hui, notre civilisation est attaquée par des « fous de Dieu » islamistes, avides de sang… Ils n’aiment pas notre civilisation et méprisent la liberté. Ils n’aiment pas non plus l’existence des chrétiens comme le montre l’actualité en Irak ou en Syrie mais également en Afrique et dans beaucoup d’autres pays. La persécution contre les chrétiens représente l’immense majorité des actes de persécution religieuse dans le monde.
Saint Matthieu rapporte ces paroles du Christ :
« Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » (Mt 5, 44).
Ce sont des paroles bien difficiles à entendre quand la colère nous saisit et l’envie de la vengeance nous presse. Pourrait-on avoir des sentiments pour eux comme on en a pour ses amis ? Non, mais il s’agit d’éviter d’entrer dans le jeu de l’ennemi. Ce que veut l’ennemi, c’est démolir, diviser.
Le Christ nous invite, plutôt que d’être fasciné par l’ennemi, à regarder Dieu et à apprendre de Lui combien la violence est signe de faiblesse. Cela dit, il faut faire entendre à l’autre que son comportement est inadmissible et réagir avec la force légale de la manière la plus stricte de manière à protéger les plus faibles. Lutter aujourd’hui contre le terrorisme et contre l’islamisme avec la plus grande fermeté est aussi une forme de charité à la fois pour ceux qui sont en danger mais également pour ceux qui seraient tentés par le terrorisme. Fermeté et charité, loin de s’opposer, se rejoignent ici. Aimer ses ennemis, ce n’est pas s’en faire des amis mais résister à l’engrenage et au piège de la haine et du sang. Aimer ses ennemis, c’est aussi lutter contre le mal qu’ils projettent. Quand on peut éviter que des hommes tombent dans la violence et la bêtise la plus lâche, on est finalement en train de les aimer… Alors aimons nos ennemis. Strictement.
Père Guy-Emmanuel
Une réponse à “Aimer ses ennemis ?”
[…] Il est tellement plus simple d’enfermer l’autre dans sa différence, d’en faire un ennemi à abattre… C’est tellement ardu de voir en lui une richesse, d’en faire un frère à […]