Jour de Colère : pour quoi faire?
Le Jour de Colère c’est bientôt, et chacun essaie de faire son idée sur le sujet, parfois au prix de petites disputes entre amis. En tant que catholiques, on se demande si organiser une manifestation de cet ordre est bien venu, surtout lorsqu’on imagine bien comment elle pourra finir étant donné les circonstances. Alors, Béatrice Bourges semblant vouloir clarifier les choses parle d’un différence, qui existe, entre bonne et mauvaise colère. Une mauvaise colère qui aboutit à la destruction, de soi et des autres et la bonne colère qui cherche à prévenir d’un danger, à faire revenir (le gouvernement en l’occurrence) sur le droit chemin. Y croit-elle seulement ?
La question est : tout le monde est-il capable de faire cette différence ? Envoyer tous ces gens dans la rue, est-ce vraiment raisonnable ? Il serait vraiment naïf de penser que chacun acceptera de retenir ses envies (légitimes) d’en découdre en se bornant à crier des slogans, quand justement on n’a eu de cesse de nourrir cette colère tout au long de ces derniers mois. Soit de la part du gouvernement en multipliant les bourdes, soit de la part du collectif en faisant monter la pression au fil des jours.
Ce week-end, nous verrons des gens s’en prendre aux CRS, d’autres vouloir les en empêcher, d’autres encore filmer les exactions probables des policiers, et après ? Rien de nouveau, personne pour porter une éventuelle responsabilité, personne pour faire entendre une revendication claire. Le gouvernement aura peur, mais pas tellement plus que l’année dernière et de toute façon les médias engageront encore une fois leur bal d’amalgames, de raccourcis et de détournements. Non pas qu’il faille vouloir plaire aux médias, loin de là (avec toute la bonne volonté d’une manif pour tous, il est toujours apparu un moyen de discréditer le mouvement, et les médias feront évidement le lien entre opposants au mariage homosexuel et Jour de Colère, assimilé à Civitas). Non, là n’est pas le problème, le problème est que le Jour de Colère et d’ailleurs l’ensemble des opposants au gouvernement n’ont absolument rien à proposer. Et c’est pour cela que nous sommes discrédités, que l’excitation est vaine. Et d’ailleurs dangereuse. Avons-nous déjà oublié saint Thomas d’Aquin ? Pas de mouvement populaire sans élite capable d’établir un projet, de tenir les affaires publiques en cas de chute du gouvernement, ou même du régime. Qui, aujourd’hui, serait capable de prendre en main ces affaires publiques, et dans le bon sens ? Clairement personne, même si on peut considérer être sur la bonne voie au niveau des formations proposées ici et là. Obtenir un appui populaire c’est bien, proposer des solutions c’est mieux.
En attendant, on calme les esprits.
Heront
Une réponse à “Jour de Colère : pour quoi faire?”
[…] fois exprimé son opposition au mouvement populiste nommé Jour de Colère, notamment -HR- dans cet article. Le Dies irae biblique est un jour dont l’initiative revient à Dieu, c’est […]