Edito : une France sous haute tension

Coups de feu à BFMTV, puis à Libération où un photographe a été touché et enfin devant la tour de la Société générale. Etranges faits divers, sans doute le fait d’un déséquilibré.
Ces actes de violence ne risquent-ils pas de participer au climat de tension qui règne dans le pays ? Certes, ces coups de fusil sont, sans doute, les faits d’un seul homme. Mais force est de constater que l’ambiance du pays est électrique : révolte des Bonnets rouges qui devient un “ras-le-bol fiscal” plus général, popularité de François Hollande en chute libre… 15% d’opinion favorable selon un récent sondage. Le fossé entre le gouvernement et le peuple devient colossal. Beaucoup de commentateurs sont inquiets et certains craignent de nouvelles tensions.
Il est vrai que le climat politique est tendu depuis un certain temps. Il y a un an, le 17 novembre, avait lieu la première Manif pour tous. Organisée rapidement, la Manif a été un succès. Elle a su trouver son style, sa méthode, son identité : une grande contestation joyeuse, pacifique et surtout non-violente. Le rejet de toute violence, de toute homophobie était la ligne de conduite que ses leaders avaient choisi. Le meilleur choix.
Le refus de la violence n’est pourtant pas allé de soi. Beaucoup ont été tenté par des méthodes plus radicales et par un discours beaucoup plus sévère. Le pays était déjà sous tension et la mobilisation est allé crescendo au fil des Manifs pour tous. Mobilisation mais aussi exaspération devant un gouvernement sourd.
En mars et avril, Tugdual Derville a plusieurs fois appelé les manifestants à faire preuve de “non-violence intérieure”, autrement dit d’être toujours bienveillant envers son adversaire. Cette non-violence intérieure nous invite à ne jamais détester nos adversaires, à toujours chercher quelque chose de positif chez eux. Ainsi, le dialogue est toujours possible même si cela ne nous empêche pas de faire preuve de fermeté.
Le conseil a été suivi par la plupart d’entre eux. Ce principe a même inspiré un des nombreux mouvements nés des Manifs pour tous : Les Veilleurs. Non-violents, ils ont fait le choix de refuser toute violence physique. Pourtant, ils sont tout autant révoltés et en colère que les autres. Ils ont une vraie énergie en eux, mais ils renoncent à la violence, pour leur préférer une action de désobéissance civile pacifique. Cette action est irrépressible car un gouvernement qui réprime les non-violents perd sa crédibilité.
Dans notre pays en pleine tension, l’exemple des Veilleurs est pertinent. La tentation de la violence est constante et nous pouvons le comprendre. Mais faire le choix de la non-violence active, et surtout d’une non-violence intérieure, peut être la meilleure solution.
Charles Vaugirard
Une réponse à “Edito : une France sous haute tension”
Je partage entièrement cet article. Parfois, je suis très inquiet de mes propres réaction mais heureusement la réflexion arrive pour désarmer le soupe au lait!
J’aime beaucoup votre site. Continuer à nous donner des articles intérrèssants sans haine et sans passion!